mardi 19 mai 2015



Éloge aux émigrants d’hier et d’aujourd’hui
Carmen, une femme espagnole de 85 ans, est partie par nécessité avec une adresse mal notée et deux enfants sur le dos. Elle était couturière, elle recevait sept pesetas pour chaque pantalon qu’elle cousait, tandis que son mari était cordonnier avec un salaire très maigre. Ils avaient des moyens seulement pour acheter un peu de lait et de farine pour leurs quatre enfants.
L’économie d’après guerre en Espagne ne donnait aucune opportunité aux jeunes de l’époque, c’est pour cela qu’ils ont décidé de partir en Belgique où il y avait du travail pour les hommes dans les mines, selon les nouvelles qui arrivaient de là-bas. Ils sont partis en 1958, comme d’autres milliers de concitoyens, sans rien sous le bras, mais avec l’espoir de trouver une meilleure vie.
Les migrations sont cycliques et en Espagne, elles arrivent tous les 50 ans, en 1910, en 1960 et aujourd’hui. Ainsi, Ana, la petite-fille de Carmen, a pris, 56 ans après, le même chemin que ses grands-parents. Sa situation est totalement différente de celle de sa grand-mère. Elle est diplômée, elle parle plusieurs langues, elle est, en définitive, une femme moderne et bien préparée. Mais la crise économique, le taux de chômage insupportable et les conditions de travail si précaires qu’ont les jeunes en Espagne, ont obligé Ana, ainsi qu’un demi-million d’Espagnols en 2013, à quitter le pays pour chercher une meilleure vie, dans son cas, en Finlande. Maintenant, elle a un bon travail, bien rémunéré, avec de bonnes conditions, mais très loin de chez elle.
L’histoire de Carmen se répète dans sa famille et dans les familles d’autres milliers d’Espagnols. Ce sont des gens courageux, des gens qui un jour ont pris une décision difficile, celle de quitter leur pays, leurs racines, leurs amis, pour tenter d’améliorer leur vie, pour chercher un meilleur avenir. Et pour cette raison ils méritent notre éloge et notre admiration, l’éloge d’un pays qui  n’a pas su leur offrir d’opportunités pour y avoir une vie digne, et qui doit reconnaitre leur audace et leur résolution.

                                                                                                                      Egoitz

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