Éloge aux émigrants d’hier et d’aujourd’hui
Carmen, une femme espagnole de 85
ans, est partie par nécessité avec une adresse mal notée et deux enfants sur le
dos. Elle était couturière, elle recevait sept pesetas pour chaque pantalon qu’elle
cousait, tandis que son mari était cordonnier avec un salaire très maigre. Ils
avaient des moyens seulement pour acheter un peu de lait et de farine pour leurs
quatre enfants.
L’économie d’après guerre en
Espagne ne donnait aucune opportunité aux jeunes de l’époque, c’est pour cela
qu’ils ont décidé de partir en Belgique où il y avait du travail pour les
hommes dans les mines, selon les nouvelles qui arrivaient de là-bas. Ils sont
partis en 1958, comme d’autres milliers de concitoyens, sans rien sous le bras,
mais avec l’espoir de trouver une meilleure vie.
Les migrations sont cycliques et
en Espagne, elles arrivent tous les 50 ans, en 1910, en 1960 et aujourd’hui.
Ainsi, Ana, la petite-fille de Carmen, a pris, 56 ans après, le même chemin que
ses grands-parents. Sa situation est totalement différente de celle de sa
grand-mère. Elle est diplômée, elle parle plusieurs langues, elle est, en
définitive, une femme moderne et bien préparée. Mais la crise économique, le
taux de chômage insupportable et les conditions de travail si précaires qu’ont
les jeunes en Espagne, ont obligé Ana, ainsi qu’un demi-million d’Espagnols en
2013, à quitter le pays pour chercher une meilleure vie, dans son cas, en
Finlande. Maintenant, elle a un bon travail, bien rémunéré, avec de bonnes
conditions, mais très loin de chez elle.
L’histoire de Carmen se répète
dans sa famille et dans les familles d’autres milliers d’Espagnols. Ce sont des
gens courageux, des gens qui un jour ont pris une décision difficile, celle de quitter
leur pays, leurs racines, leurs amis, pour tenter d’améliorer leur vie, pour
chercher un meilleur avenir. Et pour cette raison ils méritent notre éloge et
notre admiration, l’éloge d’un pays qui
n’a pas su leur offrir d’opportunités pour y avoir une vie digne, et qui
doit reconnaitre leur audace et leur résolution.
Egoitz
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