lundi 30 mars 2015



Oh là là, c´est l´amour!

Cible de la ménopause, sourde, convenablement aveugle pour ne pas réparer mes rides, je suis tombée amoureuse de Yanis! Donc, cher(e)s ami(e)s, du magazine Partenaires,  plutôt que me demander si l´amour est une invention de la société patriarcale, il vaudrait mieux dépenser les rares hormones qui me restent!

L´amour, c´est un luxe! Jusqu’au moment où je suis tombée amoureuse, je détestais l´amour romantique, je détestais l´ensemble des ministres… Cependant,  une fois que j´ai vu Yanis,  je me suis donné la permission d´adorer la politique, de rêver des chaleureuses nuits sur la place Syntagme près de mon cher ministre… Je suis heureuse comme un poisson dans l´eau!

C´est une réalité! En plus, j´adore aussi presque la totalité des êtres humains; vous direz qu´il s´agit d´un sentiment étrange, étant donné le comportement de l´espèce à travers l´Histoire. Certes, pour moi aussi, mais c´est comme ça! Je me sens liée à l´espèce! Bon, bon, je dois vous avouer que de «cette totalité» sont exclus, sans aucun doute, les adversaires de mon bien aimé, que je trouve idiots et laids comme des poux.

Excusez-moi les poux, je vous adore aussi, mais il vaut mieux  faire sourire la prof par le biais de l´utilisation d´un proverbe -bien qu’il soit d´un goût exécrable chez mes amis les poux- que  de ne pas réussir cette épreuve…Oui, oui, il semble que j´écris pour un magazine, mais Marie-Hélène est derrière tout et je voudrais réussir!

Pour finir, en parlant de mon amour, il faut mentionner «la  Troika».  En effet, je suis sûre que vous avez deviné que je ne la porte pas dans mon cœur! Comme dirait Mari Luz: «cela coule de source»!

                                                                                                                              Itziar

lundi 23 mars 2015



Pour chaque femme forte, fatiguée de faire semblant d'être faible, il y a un homme faible, fatigué de faire semblant d'être fort.

Pour chaque femme fatiguée de devoir agir comme une idiote, il y a un homme angoissé de faire semblant de tout savoir.

Pour chaque femme fatiguée d'être qualifiée de " femelle eémotive", il y a un homme à qui  on retire le droit de pleurer et d'être "délicat".

Pour chaque femme qualifiée d'être peu féminine quand elle est en concurrence, il y a un homme obligé de rivaliser pour que personne ne se doute qu'il est masculin.

Pour chaque femme fatiguée d'être considérée comme un objet sexuel, il y a un homme préoccupé de devoir prouver son pouvoir sexuel. 

Pour chaque femme qui n'a pas eu la possibilité d'avoir un travail satisfaisant, il y a un homme qui doit se responsabiliser économiquement d'un autre être humain.

Pour chaque femme qui ne connait pas la mécanique de l'automobile, il y a un homme qui ne connait pas les secrets de la cuisine.

Pour chaque femme qui fait un pas  à l'avance vers sa liberté, il y a un homme qui redécouvre son chemin vers la liberté.

L' Humanité a deux ailes: l'une c'est la femme, et l'autre c'est l'homme.
Tant que  les deux ailes ne seront pas  complètement déployées, nous ne pourrons pas voler. 

                                                                                                                                     Traduction de Mercedes


Chère Ana
Je suis assis sur ma chaise préférée dans le dernier bar ouvert, et je me souviens de toi.
Je suis ravi que tu sois nommée présidente du conseil d´administration du “Corte Norvégien”. Tu ne méritais pas moins que cela, étant données ta compétence et ta connaissance des affaires.
Cependant, sache que tu me manques beaucoup à l´école de langues et que dès que tu n´es pas là, je ne sais pas où m´asseoir. Le pire c´est que Marie-Hélène se fâche parce que je suis toujours distrait, je suis tête en l´air et je parle pendant le cours, surtout avec les filles. D´ailleurs, j´écris des rédactions de 800 mots en divagant grave. En un mot, sans toi, je suis perdu.
Marie-Hélène nous a donné le sujet pour la prochaine rédaction et il porte précisément sur la situation des femmes norvégiennes. Inutile de t´expliquer que je n´aime pas le sujet. Ça alors! Je ne suis pas norvégien, je n´habite pas en Norvège et je ne prévois pas d´y aller. Je sens que cette fois-ci la rédaction va très mal se passer. Peux-tu me suggérer quelques idées originales pour m´en sortir?
J´ai esquissé un schéma et peut-être que les questions suivantes te donneront une piste, de quoi m´aider à “ boucher “ ma rédaction.
·         Qu´est-ce que tu penses de la loi Norvégienne qui oblige les entreprises à embaucher 40% des femmes dans les postes de direction?
·         Pourquoi crois-tu qu´on a besoin d´une telle loi dans un pays soi-disant égalitaire tel que la Norvège?
·         Est-ce que les hommes acceptent de leur gré la présence de femmes aux postes convoités, jusqu´à aujourd´hui réservés aux hommes?
·         Est-ce que les cadres féminins agissent autrement que les hommes? Ont-elles une approche plus humaine, plus solidaire des rapports économiques et des relations au sein de l´entreprise?
Maintenant la serveuse va fermer, pile à l´heure où je ne divague plus. Je commande la dernière bière et je finis. Aide-moi, s´il te plait.
J´attends ta réponse et je t´embrasse fort.
Luis
PS: en Norvège tout le monde est dépressif (le taux de suicides est de 85,6%), reviens!


Aujourd´hui je vais vous raconter ma vision personnelle de l´amour, foncièrement basée sur la lecture des bandes dessinées dans les années 70. Comme je prévois une longue explication et que vous serez affairée, je commence tout de suite, sans préalable.
La protagoniste de la première bande dessinée dont je me souviens c´était Hessa, la chef d´un commando d´élite de l´armée Allemande (tout entièrement composé de jeunes filles) qui devait accomplir les plus dangereuses et ultra-secrètes missions lors de la Seconde Guerre Mondiale. Toute audacieuse, rusée, impitoyable avec les ennemis, Hessa était en secret tendrement amoureuse d´un officier britannique qu´elle avait rencontré (par hasard) lors de chacune de ses missions. Le point chaud arrivait quand les jeunes combattantes se déshabillaient (tout à fait obligées par les circonstances) pendant le cours de l´action. En l´occurrence, une fois elles ôtèrent leur t-shirt, histoire de passer par-dessous un barbelé électrifié sans frôler l´acier mortel avec leurs seins; je m´en souviens comme si j´avais douze ans. Je mets de côté les aspects politiques du sujet. En effet, j´étais un enfant de la typique famille apolitique post franquiste, j´étais trop jeune, etc. Pourtant, avec le recul, j´ai réfléchi et je m´aperçois à quel point le modèle de Hessa a façonné jusqu´à aujourd´hui ma vision des femmes: belles, fortes, en général sans scrupules, parfois sensibles et romantiques. Un cliché plutôt absurde, insensé et peut-être faux.
Après Hessa il y avait “Paco Pito”. Le nom veut dire qu’il s´agissait d´un noceur, un nanti qui faisait la bringue jour et nuit. J´élague maintenant les détails érotiques si prisés dans les années 70, mais complètement déplacés aujourd´hui, compte tenu de mon âge et de ma position sociale. À ma décharge, j´affirme que je n´aimais pas ce genre d´histoires et que je lisais celle-ci pour rester branché par rapport à mes copains plus âgés et malins; moi j´étais trop petit, je ne comprenais rien. Cependant, je me rends compte que si j´avais assimilé les enseignements de “Paco Pito”, je profiterais d´une expertise plus plaisante et rassurante des rapports humains et sexuels. Je serais un play boy, tout le contraire du renfermé maladroit que je suis. Peut-être je serais aussi plus superficiel et froid, un connard-émotionnel, mais personne ne se soucie de cela quand vous êtes chef d´entreprise ou président du gouvernement. Je ne dis pas forcément que je serais lehendakari, me je n´en pense pas moins; tel que je suis, petit et charmant, je sens qu´une seule chose m´a manqué.
Ma bande dessinée préférée racontait l´histoire d´une vampiresse qui guettait ses proies en déshabillé noir dans les ruelles de Londres sous la pleine lune et alors que le brouillard estompait les ombres. Comme toutes les vampiresses, elle se nourrissait du sang des victimes qu´elle égorgeait; c´était une version light de Hessa, cela se voit, d’autant plus qu´elle était amoureuse en secret du jeune officier de police qui la traquait sans répit. Les années ont défilé et j´ai oublié le nom de la première vampiresse que j´ai aimée; pour moi l´amour est comme cela, insaisissable et volage, et c’est pourquoi je suis puni.
J´ai trop divagué. Au cas où vous seriez perdue, je vous fais un schéma de la vision de l´amour que contient ma rédaction, histoire de décrocher un petit point au niveau cohérence.
1.    Je trouve une belle fille, vampiresse, tueuse professionnelle, ou quoi que ce soit.
2.    Résistante aux rhumes, elle doit l’être.
3.    Amour sincère, sans limites, c’est ce qu’elle me propose.
4.    La relation grippe, échoue et je raconte que c´est à cause de ma maladresse «sur le coton», tandis que je sais bien que c´est la faute de mon manque de compromis et de courage pour offrir l´amour sans entraves que je réclame.
5.    Désastre émotionnel.
Tout au long des années, j´ai connu plusieurs façons de saboter l´amour, et je peux en imaginer maintes autres, mais celle-ci, c´est la mienne. Je suis comme cela et je ne peux par changer de tâches*. Cependant, malgré l´échec et la détresse, on continuera à chercher une nouvelle vampiresse, car mieux vaut souffrir que ne rien ressentir.

                                                                                                                      Luis


LUI
Il y a longtemps que je l’ai découvert. Au début il n’y avait rien ou, plus précisément, je n’étais pas consciente de sa présence. Il pouvait être dans les autres, mais je ne pouvais pas le savoir, car je ne l’avais jamais rencontré et personne n’avait fait l’effort de m’expliquer. Donc, j’ai vécu sans le connaître quelques instants, jours, années, qui sait ! De toute façon, c’étaient des instants, des jours, des années, joyeux puisque même si je n’étais pas au courant, je bénéficiais de l’effet qu’il avait sur ceux qui étaient autour de moi. 
Son existence n’avait pas eu pour moi de début perceptible. Cependant, en même temps, il semblait qu’il avait existé depuis toujours. C’était pour moi quelque chose de familier, bien qu’inconnu (plus tard j’ai découvert qu’il en va de même pour certains membres de la famille). Il était inconnu mais au sens de mystérieux, étonnant, car il agissait de façon différente chaque fois que je le rencontrais. Au début, lorsque je ne pouvais pas mettre en relation son signifié et son signifiant mais j’étais suffisamment rationnelle pour lui donner une valeur positive, je le ressentais partout. L’univers semblait débordé, ce que mes yeux pouvaient apercevoir ; il était si débordé que, pour sauver l’humanité de cette inondation, j’ai décidé de le refuser.
Mais je ne suis bonne ni comme martyr ni comme héros. Comme le reste de l’humanité, j’avais besoin de lui, et vraiment, sans lui, c’était moi qui me noyais dans le vide. Il avait en plus quelque chose de séduisant qui m’empêchait de le quitter. Jusqu’aujourd’hui. Bien que sa présence soit douloureuse, réconfortante ou lourde, on ne peut pas le quitter. Même si parfois il nous aveugle et nous conduit à un comportement odieux, nous ne voulons pas le quitter. Lui, l’amour ! Aussi familier et inconnu qu’indispensable. L’amour des arts et des personnes et des actes. Un amour qui n’est pas unique mais qui est plus rationnel que ce que l’on croit. Mais ça, c’est une autre histoire.

Garazi