lundi 20 mai 2019




Ce qui me coupe le souffle ? Pas l'amour, pas les garçons, pas les vacances. Ce qui m'empêche de respirer? Simplement rire. Avec qui que ce soit. De quoi que ce soit. N'importe où. Si le truc dont on discute n'est pas insultant, pourquoi ne pas laisser la porte ouverte à l'esprit? Ce sont des rayons sauvages de lumière, impossibles à apprivoiser; une fois dedans, tout disparait. Parfois, je ressens que c'est la seule manière de s'arretêr et de distraire les temps glissants. Pourtant, c'est bien simple, facile et gratuit, ce pouvoir au-dessus de nos forces !
Maria Xiao Diez




Qu’est ce qui a pu me couper le souffle ?
Je pourrais parler de plein de choses situations, souvenirs, rapports familiers, amoureux, des paysages, des monuments, des spectacles, des films, des bouquins…
Mais il y a eu dans ma vie une chose si étonnante et si précieuse qui m’ a produit toute sorte de sentiments physiques et psychologiques, c’est ainsi que je suis resté dans un état  de souffle coupé pendant des semaines : Cela a été mon accouchement.
D’abord c’est un état physique ; il y a beaucoup de sensations qui se passent  dans notre corps. En fait, les hormones déclenchent la plupart de réactions sur notre cerveau qui font réagir nos sentiments : la joie, la tristesse, le rire, les plaintes, en haut, en bas,..
Ainsi, quand on arrive à la maison avec le petit bébé, c’est un moment heureux et plein de sentiments intimes : tu arrives chez toi avec un petit morceau de ta chair et cela provoque un très grand bonheur.
Par contre, il y a un profond sentiment de tristesse. Chez moi,  je sentais que j’avais une immense responsabilité sur mes épaules : je devais m’occuper, nourrir et garder mon enfant toute la vie !!! Ce sentiment ne change pas dans le cas où nous sommes en couple parce que  l’être maternel considère que la vie de ce petit enfant est sa responsabilité à lui.
De cette manière, moi, première  mère, je suis restée en choc, le souffle coupé,  pendant quelques jours pendant lesquels j’ai apprécié tous les sentiments physiques, psychologiques, sociaux, et surtout, tout ce qui peut provoquer le manque de sommeil .
Marga




Ma petite madeleine
Je me souviens très bien comme si c’était hier de l’odeur et du goût des poivrons verts que ma mamie me donnait à goûter.
Lorsque j’étais petite mes parents voyageaient souvent pendant l’été.
Mon frère et moi restions chez mes grands-parents dans un petit village appelé Fefasa, à côté de Miranda de Ebro.
Derrière la maison il y avait un potager où mon papy semait plusieurs légumes. Parmi eux, mes poivrons verts adorés.
Mamie ajoutait de l’huile et du sel aux poivrons qu’elle venait de prendre pour m’en donner. C’était un goût inouï.
Elle me manque énormément. Voilà ma petite madeleine.  

Zuriñe

Un souvenir que j'ai de mon enfance est lié à une odeur. La maison où nous vivions avec mes parents était située juste au-dessus d'un économat pour les familles d’ouvriers de ce quartier populaire. Souvent, des camions citernes pleins de vin ou d´huile, arrivaient pour remplir de grands dépôts. Les clients venaient avec leurs propres bouteilles car les deux produits étaient vendus en vrac. Je me souviens avec plaisir de l'odeur qui émanait de ce vin  dur et « querelleur » qui venait à ma fenêtre…


Gorka Ruiz de Azúa


Je me souviens de…
Ce jour-là de l’enfance. C’était  l’été et je me trouvais chez mes  grands-parents à faire les devoirs scolaires de vacances. Je me souviens d’une grande table en bois mise au bord d’un jardin à côté de la vieille maison familiale. Après avoir lutté avec les maths, j’essayais de résumer l’histoire de Rome quand mes narines percevaient des arômes alléchants qui sortaient de la fenêtre de la cuisine. Ma grand-mère était en train de faire du riz au lait et l’odeur de la cannelle mélangée du citron embaumait tout le jardin… et toute la campagne ! Sans bien savoir comment, mes glandes salivaires se réveillaient et je devais quitter Jules César pour aller vers la cuisine. Le spectacle était incroyable ! Des marmites pleines de riz au lait encore chaudes, granuleux et délicieux entourées de cakes, de biscuits et de gâteaux récemment faits, qui me disaient avec insistance: mange-moi, mange-moi… ! Le plaisir intense de ce plat de riz au lait de ma grand-mère m’a réconforté avec mes devoirs et d’un coup j’étais revenu à mes vacances d’été.
C’était une vraie madeleine de Proust.
Patxi G. Ardanaz


La mémoire est la sentinelle de l'esprit

Bien apprendre: soit à long ou court terme, en dépendant de la source, qualité et pragmatique, parfois la mémoire laisse à désirer. Comment se souvenir rapidement de ce petit truc-là, au moment où on s'évertue à rendre vivant une minute du temps passé ? Que serions-nous sans cette capacité, sans réfléchir et apprendre de nos erreurs ? En effet, «La mémoire est la sentinelle de l'esprit », selon W. Shakespeare.

Les semaines s'écoulent, et chaque mois, je me plains de rester paresseuse. Je trouve vraiment compliqué de mémoriser du vocabulaire à moins de ressentir un lien avec l'expérience personelle où je l'ai appris ; quelle que soit la langue, ça m'arrive toujours.

Bref, si je me mets à apprendre par coeur des mots, ça marche vite pour l'instant, mais il n'y a pas de sens : mémoriser des dates ou même du lexique sans une vraie transmission d'expériences vécues est presque remplir la tête avec des ombres vides.

Quand je lis, les mots et leur graphie frôlent la feuille du livre avec des couleurs et des images, car la littérature est l'interprétation individuelle et l'histoire racontée en même temps ; si attachés, que les séparer n'est que déshabiller le compte, car la langue rend possible le raisonnement, la conscience et l'imagination.

Il faudrait nous familiariser, en prenant du temps, avec la nouvelle combinaison de lettres et d'idées, pour réussir à bien apprendre, mais dans une société qui nous oblige à vivre vite, il est attirant de jeter souvent l'éponge.



Maria Xiao Diez