vendredi 20 octobre 2017



L’autre paire
L’autre paire,
il la lui donne
et se fâche son père.
Pourquoi tu fais ça ?
    ‘Cause I think it’s not fair
he’s my brother c’est mon frère 
on partage la Terre-Mère.
Pourtant, j’ai tant
ta hark ez dauka ezer.
Cela brûle mon coeur
lo quema y empiezo a arder.
Il faut s’habituer mon fils
à cette vie si amère.
Non papa, que l’adoucir
soit notre guerre
en apportant tous un grain de sucre
on peut beaucoup faire.
It’s not my cup of tea son
ni ma tasse ni mon verre
ce n’est pas mon affaire.
Papa, aunque no lo quieras ver
le problème est de tous
et il est très sévère.
Horregatik oihu hau
en écrivant ces vers :
Let’s do it my friend !
Donnons tous l’autre paire !
Aitor


FAÇON DE LIRE: D’ABORD…. SENTIR

Cette histoire est une histoire d’amour, pas d’un amour courant. Cédric regorgeait de la passion pour les mots, il avait ouvert une librairie où la transmettre. Il aimait ranger les nouvelles acquisitions, les mettre face à la porte pour qu’elles fussent à deux pas. En effet, sa librairie était tout pour lui.
 Audrey aimait aussi les lettres mais peut-être d’une façon tout-à-fait différente. Audrey engloutissait l’expression écrite en inspirant les livres. C’était une gourmandise á laquelle elle ne pouvait pas résister, même si elle l’avait déjà essayé plusieurs fois. Cette fringale obsessive lui faisait parcourir chaque librairie de la ville pour sentir avec toutes ses forces ces bouquins majestueux.
Dernièrement, une foule de clients avait rendu à Cédric quelques livres parce que, et comme eux-mêmes le disaient, les bouquins présentaient des erreurs d’imprimerie, avec des pages et des pages en blanc. Les maisons d’édition commençaient à se fatiguer de tant de remboursements et elles lui avaient donné un ultimatum. D’ailleurs, Cédric ressentait un double sentiment : d’une part, une douleur pour ces livres handicapés, et d’autre part, une angoisse pour l’avenir de sa boîte.
C’était clair qu’Audrey fréquentait depuis quelques semaines la librairie de Cédric. Elle adorait l’ordre et le goût romancier de ce lieu-là. Malgré la culpabilité ressentie, elle se laissait porter par sa goinfrerie en ingurgitant toute la rentrée littéraire entière de cette année, or atteinte d’une sorte de boulimie des mots.
Cédric avait remarqué le comportement bizarre d’Audrey et après un mois, il s’était rendu compte de que c’était elle qui se gavait de ses livres olfactivement jusqu’à les gommer, de sorte qu’il lui a fait face, fâché.
Le moment de la confrontation a été tendu. Comment exprimer un tel événement paranormal ? Cependant Audrey n’a rien nié, elle a baissé la tête, gênée, et lui a demandé pardon.
Et tout d’un coup, Cédric, d’un cœur accéléré, a pris son livre préféré pour le lui offrir… « tu veux du rab ». Alors, Audrey a bredouillé en une seconde … « je suis rassasiée, merci».
Au moment où leurs yeux se sont rencontrés, parmi les paroles qui flottaient dans l’air exhalées par Audrey, sa passion pour les lettres avait engendré un amour incontournable.

Raquel


L’autre paire de lentilles lui avait été donnée par un autre opticien, d’un emballage complètement différent, c’était la seule qui restait de ce type. Au début, Aurore ne remarqua rien de spécial. Mais au fur et à mesure que les jours passaient, elle avait commencé à voir le monde différemment par chaque œil. Aurore ne savait pas ce qu’elle regardait vraiment, c’était une sorte de nouvelle dimension qu’elle nommait naïvement l’aura des choses.
Le bonheur de sa récente vision était tel qu’elle ne voulait enlever cette paire de lentilles pour rien au monde. Même si son œil commençait à être rouge après la date de péremption, ça ne le dérangeait pas. Quand la démangeaison devenait insupportable et seulement parce que les larmes  troublaient sa vision, Aurore enlevait la lentille quelques heures, juste le temps de reposer un peu ses yeux.
Myope depuis son enfance, ces derniers mois Aurore vivait brouillée d’un œil, en extase de l’autre. Et elle aurait pu acheter une nouvelle paire de lentilles, elle le savait, mais elle ne fut pas capable de trouver cette merveille à nouveau. Condamnée, elle préféra conserver son mi-regard  heureux.
Quand la miraculeuse lentille finalement est devenue inutilisable, le regard d’Aurore avait changé à tout jamais : d’une partie bigleux, de l’autre cataracteux. Mais quand les gens lui reprochaient son comportement stupide avec ses yeux, Aurore les regardait d’un sourire nirvanien et leur disait, « ouais, mais quelle merveille ! »
 
Raquel


La solitude représente parfois une souffrance, comme dans le célèbre cas de Robinson Crusoë. Peut-elle aussi être recherchée ? Dans quel but ? Que nous apporte-t-elle ? Que nous enlève-t-elle ?
La solitude se présente aujourd’hui comme une maladie à ne pas atteindre. On la fuit vivement en remplissant nos vies avec des activités et des expériences. Mais, il y a de la solitude recherchée quand même, des gens qui s’isolent volontairement…. que cherchent-ils ?
L’être humain est un être social, autrement dit, il a besoin de la présence et de la reconnaissance des autres. C’est cette nécessité d’échange d’émotions qui fait voir la solitude comme une expérience négative et frustrante.  Soit à cause d’une espèce de narcissisme naturel, soit la croyance qu’on n’est pas ce que le regard des autres reflète, l’homme n'est tout de même pas fait pour vivre seul.
Ainsi, ce sont les personnes fortes qui sont capables de dénicher dans la solitude leur inspiration, puisqu’ ils considèrent autrui comme une entrave à leur avancée. Pour eux, vivre des moments de solitude est alors une nécessité, qui permet un ressourcement profond, un recentrement sur soi-même.
De toute manière, la solitude nous entoure tous, tout au long de notre existence, elle va nous façonner selon l’interaction avec elle, laquelle peut aussi évoluer avec le cours du temps. Pourtant, on évite parfois la solitude car nous nous ennuyons, car nous ne savons pas quoi faire avec nous-mêmes. Et afin de se rencontrer avec soi-même et de ressentir une métamorphose intérieure, il y a des gens qui éprouvent l’isolement volontairement.
Il faut souligner que dans la société actuelle au premier monde, c’est difficile d’être complètement isolé, compte tenu de l’accès à tous les médias de communication et à l’information dont on profite. Avec Youtube, on regarde la vie des autres et avec les chats on discute de choses et d’autres… on arrive à remplir le vide, mais, malgré ce ringard remplaçant, on souffre d’un certain mal par manque de câlins. La récente fabrication de poupées sexuelles peut être un bon exemple.
En conclusion, en citant Aristote, la vertu est le juste milieu entre deux vices, dans ce cas-ci, ni la réclusion ni l’évasion ne sont la meilleure manière d’aborder la solitude.

Raquel