Le mardi, c´est la sieste!
Le réveil sonne, impitoyable, très tôt. Je me lève comme un dispositif
programmé. Sous la douche, l´eau coule un peu froide et étrange sur mon épaule
jusqu’aux reins. Je me réveille. La cafetière siffle en m´appelant. Ma tête pense:
«ça se sirote!», et elle ajoute: «d´accord,
mais jamais le mardi matin». Le mardi matin on boit le café d’un seul coup et
on s´habille de noir ou de rouge, selon l´esprit, mais il faut toujours se dépêcher
de peur de ne pas arriver au travail à l´heure pile.
Je le sais, ce n´est pas la tasse de thé de mon corps, cependant il me
suit plus docilement le mardi, aussi docilement que je pense qu´il est
conscient de ce qui l´attendra plus tard. Mon esprit reste occupé avec le
tabac, les clés…
Une fois admis que le travail n´est pas la galère mais pas la gloire
non plus, neuf heures après, je rentre chez moi, doucement en mode cocooning. C´est mon tour! Mes pantoufles
m´attendent, naturellement le café aussi,
qui reste chaud dans un thermos. Pendant
que je sirote une grande tasse de «mon noir» préféré, je me mets à développer,
dans mon salon, tout un rituel de savoir
ancestral. J´allume la télé et me «plonge» dans mon canapé. Je le bascule
jusqu´à l´horizontal et, en même temps, je me mets bien au chaud sous ma
couverture. Immédiatement je m´endors.
Une demi-heure plus tard, je me réveille. La salive qui coule par mes
commissures est le témoin d’un plaisir que je trouve injuste de nommer minuscule.
Itziar
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