lundi 23 mars 2015



Aujourd´hui je vais vous raconter ma vision personnelle de l´amour, foncièrement basée sur la lecture des bandes dessinées dans les années 70. Comme je prévois une longue explication et que vous serez affairée, je commence tout de suite, sans préalable.
La protagoniste de la première bande dessinée dont je me souviens c´était Hessa, la chef d´un commando d´élite de l´armée Allemande (tout entièrement composé de jeunes filles) qui devait accomplir les plus dangereuses et ultra-secrètes missions lors de la Seconde Guerre Mondiale. Toute audacieuse, rusée, impitoyable avec les ennemis, Hessa était en secret tendrement amoureuse d´un officier britannique qu´elle avait rencontré (par hasard) lors de chacune de ses missions. Le point chaud arrivait quand les jeunes combattantes se déshabillaient (tout à fait obligées par les circonstances) pendant le cours de l´action. En l´occurrence, une fois elles ôtèrent leur t-shirt, histoire de passer par-dessous un barbelé électrifié sans frôler l´acier mortel avec leurs seins; je m´en souviens comme si j´avais douze ans. Je mets de côté les aspects politiques du sujet. En effet, j´étais un enfant de la typique famille apolitique post franquiste, j´étais trop jeune, etc. Pourtant, avec le recul, j´ai réfléchi et je m´aperçois à quel point le modèle de Hessa a façonné jusqu´à aujourd´hui ma vision des femmes: belles, fortes, en général sans scrupules, parfois sensibles et romantiques. Un cliché plutôt absurde, insensé et peut-être faux.
Après Hessa il y avait “Paco Pito”. Le nom veut dire qu’il s´agissait d´un noceur, un nanti qui faisait la bringue jour et nuit. J´élague maintenant les détails érotiques si prisés dans les années 70, mais complètement déplacés aujourd´hui, compte tenu de mon âge et de ma position sociale. À ma décharge, j´affirme que je n´aimais pas ce genre d´histoires et que je lisais celle-ci pour rester branché par rapport à mes copains plus âgés et malins; moi j´étais trop petit, je ne comprenais rien. Cependant, je me rends compte que si j´avais assimilé les enseignements de “Paco Pito”, je profiterais d´une expertise plus plaisante et rassurante des rapports humains et sexuels. Je serais un play boy, tout le contraire du renfermé maladroit que je suis. Peut-être je serais aussi plus superficiel et froid, un connard-émotionnel, mais personne ne se soucie de cela quand vous êtes chef d´entreprise ou président du gouvernement. Je ne dis pas forcément que je serais lehendakari, me je n´en pense pas moins; tel que je suis, petit et charmant, je sens qu´une seule chose m´a manqué.
Ma bande dessinée préférée racontait l´histoire d´une vampiresse qui guettait ses proies en déshabillé noir dans les ruelles de Londres sous la pleine lune et alors que le brouillard estompait les ombres. Comme toutes les vampiresses, elle se nourrissait du sang des victimes qu´elle égorgeait; c´était une version light de Hessa, cela se voit, d’autant plus qu´elle était amoureuse en secret du jeune officier de police qui la traquait sans répit. Les années ont défilé et j´ai oublié le nom de la première vampiresse que j´ai aimée; pour moi l´amour est comme cela, insaisissable et volage, et c’est pourquoi je suis puni.
J´ai trop divagué. Au cas où vous seriez perdue, je vous fais un schéma de la vision de l´amour que contient ma rédaction, histoire de décrocher un petit point au niveau cohérence.
1.    Je trouve une belle fille, vampiresse, tueuse professionnelle, ou quoi que ce soit.
2.    Résistante aux rhumes, elle doit l’être.
3.    Amour sincère, sans limites, c’est ce qu’elle me propose.
4.    La relation grippe, échoue et je raconte que c´est à cause de ma maladresse «sur le coton», tandis que je sais bien que c´est la faute de mon manque de compromis et de courage pour offrir l´amour sans entraves que je réclame.
5.    Désastre émotionnel.
Tout au long des années, j´ai connu plusieurs façons de saboter l´amour, et je peux en imaginer maintes autres, mais celle-ci, c´est la mienne. Je suis comme cela et je ne peux par changer de tâches*. Cependant, malgré l´échec et la détresse, on continuera à chercher une nouvelle vampiresse, car mieux vaut souffrir que ne rien ressentir.

                                                                                                                      Luis

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