Chez moi, ma grand-mère et ma maman ont toujours raconté que mon frère, de sept
ans plus âgé que moi, était extrêmement fainéant et refusait de manger quand il
était petit. Aux heures des repas, elles faisaient sortir de la cuisine tout le
monde pour ne pas avoir de disputes, et commençaient à essayer de nourrir
l’enfant.
Un jour, vers cinq heures, maman est allée avec une voisine chercher son
fils. Quand il est sorti de l’école, la voisine s’est rendu compte qu’il avait
la joue gonflée et a dit à ma mère qu’il faudrait emmener le gosse chez le
médecin. Maman lui a ouvert la bouche et a découvert qu’il n’avait pas un
phlegmon mais une boulette qu’il avait maintenue intacte pendant plus de deux
heures et demie!
Ça vous en bouche un coin, hein?
Et je peux vous assurer que les boulettes que ma grand-mère cuisinait se
dissolvaient dans la bouche!
Juanan
Une gaffe
2006, derniers jours du mois de mai. L’inspecteur est venu au lycée
chercher un nouveau directeur/directrice.
Étant donné qu’aucun enseignant ne voulait s’y présenter, il a élaboré une
liste avec une douzaine de personnes dont je faisais partie. Pendant les
interviews qu’il nous a réalisé, tout le
monde essayait de s’excuser avec une maladie pas encore confirmée, une future
grossesse, la vieillesse des parents, l’intention de prendre une année
sabbatique, etc.
Quand il a essayé de me convaincre, j’ai refusé tous ses arguments. À la
fin de l’interview, il était fâché avec mes réponses et il a dit que dans ce
lycée tout le monde se défilait. À ce moment-là, une étincelle d’orgueil m’a
fait dire que je n’étais pas une personne qui se débinait. Et lui: «C’est juste
ce que je voulais écouter».
Oh la boulette ! Quatre ans comme directeur !
Juanan
L’énigme
Vendredi dernier mes amis et moi,
nous sommes allés faire une activité d’évasion. Nous y avions déjà été il y a quelques mois. Dans cette activité, il
y a certaines chambres où on doit résoudre quelques épreuves et
devinettes. La première fois que nous
avons participé, bien que nous n’ayons déchiffré que la première chambre, nous nous sommes bien amusés. Nous avons
fait un bon travail en équipe et chacun
a apporté ce qu’on fait de mieux. Le sujet de l’activité était l’énigme et Alan
Turing.
Ce vendredi il m’est arrivé quelques
situations qu’on peut considérer un peu bizarres, mais comme je ne crois pas
aux coïncidences, j’ai appris à les remarquer. Par exemple, trois nombres se
sont croisés à travers ma journée trois fois par mois; il paraît que par
hasard, mais non !! Sur l’horloge de ma voiture, à la première tâche du
jour et dans un numéro qui m’avait téléphoné. Ces nombres étaient 721.
Alors, nous sommes entrés dans la seconde chambre,
la décoration était différente et les épreuves aussi. Ils ont changé la scène
et nous devions repartir à zéro. Il y
avait beaucoup d’informations et les pistes étaient vraiment compliquées. Nous
avons perdu du temps en suivant des chemins erronés, mais
finalement nous avons trouvé la façon d’ouvrir la porte de la troisième et
dernière chambre.
Nous étions là, il y avait trois
tableaux, une valise et une lanterne ; mais nous n’avions que dix minutes
pour résoudre cette chambre. La valise avait un cadenas pour pouvoir être
ouverte, nous avions besoin de trois chiffres, mais nous ne savions pas où nous
pouvions les trouver. Mes amis ont
commencé à lire les textes, à chercher dans les tableaux lorsque je me suis
assise à côté de la valise et par enchantement mes trois nombres, 721, sont
arrivés dans mon cerveau. J’ai pensé
pourquoi pas ? Et je me suis élancée sur le cadenas et j’ai mis les trois
nombres…7…2…1. Et voilà la valise était ouverte. !!!.. Mes amis ont flashé
et moi aussi… et moi, je suis devenue l’héroïne de la soirée, comme Alan Turing lui-même …
Ça vous en bouche un coin,
hein ?
Merche
Mon anecdote commence dans un bus urbain. Quand
j'étais en train d’attendre pour descendre, le chauffeur a fait un brusque
tour et sans y penser et sans regarder, j’ai appuyé ma main sur la place
la plus proche.
En attendant mon arrêt, debout, j’ai continué avec
la main sur le siège, comme un support et aussi parce que le tissu était
vraiment doux et confortable. Ouais, je caressais le siège en attendant l'arrêt
de l'autobus.
Quand les portes se sont ouvertes, j'ai regardé
rapidement le siège, si doux, et j'ai paniqué quand j'ai vu que c'était
une jambe !
Oh la boulette !
Raquel
Un voyage interminable
Février 2004. C’était ma première
année à l’université à Valladolid. J’avais l’habitude de rentrer chez moi le
vendredi après-midi pour y passer le week-end. Faute de voiture, j’utilisais le
train. Un jour j’étais déjà prêt pour me rendre à la gare quand j’ai reçu
l’appel de ma mère qui m’a dit qu’il avait commencé à neiger à Miranda. Comme à
Valladolid le soleil brillait, j’ai décidé quand même d’emprunter la route.
Première erreur. Quand je suis monté dans le train, je ne m’attendais pas à un
tel périple. Une fois arrivé à la gare de Burgos, on a dû descendre du train
étant donné que le transport par voie ferrée était suspendu à cause de la
neige. Sans aucune autre alternative, j’ai pris un bus pour essayer de gagner
Miranda. Deuxième erreur. À mi-chemin de Miranda, le bus a dû s’arrêter à
Briviesca, un village à une demi-heure de la ville. De gros flocons de neige
tombaient sans cesse. L’averse était tellement copieuse que la route était
complètement bloquée. À cette heure-là, il faisait nuit et j’avais à chercher
un endroit pour passer la nuit. Absolument déboussolé, je me suis rendu au
centre sanitaire du village pour me réfugier. Heureusement, j’ai été très bien
accueilli par les médecins et le personnel de garde qui m’ont offert un lit.
Après des heures d’errance, j’étais finalement rassuré. En plus, j’étais
entouré de médecins. Rien à craindre ! Le lendemain matin, une fois la
route rouverte, j’ai réussi à reprendre le voyage avec un médecin du centre qui
habitait à Miranda ! On a tous les deux pu rentrer chez nous dans sa
voiture une journée après mon départ à Valladolid.
Ça vous en bouche un coin,
hein ?
Iván
Une soirée réussie… à la
limite !
Un samedi soir, j’ai été invité à
dîner chez des amis. Il ne s’agissait pas d’une occasion spéciale, simplement
de profiter d’un bon moment de convivialité. Pour donner un coup de main, moi,
j’ai proposé de préparer le dessert : des crêpes. Bien que j’aie déjà
cuisiné cette spécialité bretonne, j’ai cherché la recette afin de ne pas me
tromper sur les quantités. L’heure venue, je me suis mis à préparer la pâte à
crêpes en compagnie du reste des invités qui regardaient le spectacle. Une fois
les ingrédients mélangés (le lait, la farine, les œufs, le beurre…) il ne
restait que le sucre et le sel à ajouter. La recette disait : une cuillère
à soupe de sucre et une petite cuillère de sel. Le manque d’attention m’a fait
ajouter une grande cuillère à soupe de sucre et une autre de sel dans un geste
maladroit. Comme un bon cuisinier, j’ai goûté la pâte… Elle était horriblement
dégueulasse ! Quand je me suis aperçu de mon erreur, je me suis tu et j’ai
tâché de trouver une solution. Les grands moyens ! J’ai ajouté du sucre
jusqu’à ce que la saveur du sel soit cachée. Finalement, j’ai cuit les crêpes
dans la poêle en les faisant sauter pour essayer de faire preuve d’un
professionnalisme dont je manque, et elles ont été servies. Personne n’a rien
dit.
Oh, la boulette !
Ivan
L’histoire que je
vais raconter a eu lieu en février de l’année passée. C’était l’anniversaire
d’une amie et elle avait invité plusieurs personnes à dîner. Pendant le repas,
on a décidé de commencer à faire des paris. Au début, ils étaient très simples
et innocents, comme mélanger différents types de nourriture et après les
manger. Cependant, pour taquiner notre amie, on a pensé lui demander de faire
quelque chose de plus intéressant : on lui a proposé d’ouvrir la porte de
l’armoire où se trouve la lance d’incendie. On pensait que le fait d’ouvrir la
porte allait causer quelque type de sonnerie. Heureusement, rien ne s’est
passé. On a beaucoup rigolé après. Puis, on est rentrées chacune dans sa
chambre pour se reposer. À huit heures
du matin, le manager de la résidence nous a appelées, il avait vu les caméras
de surveillance et savait que c’était notre faute : les pompiers étaient
arrivés à quatre heures du matin et il s’était réveillé. On a dû payer une
amende pour avoir fait venir les pompiers.
Oh la boulette !
Jaione
Il y a deux ans, je suis allé à
Londres faire un séjour à l’université de Roehampton. Une fois là-bas, mon
professeur m’a dit qu’une chaîne de télé anglaise voulait tourner un spot
publicitaire sur l’université. Ils voulaient une personne étrangère pour le
spot et mon prof m’a demandé si je pouvais le faire. J’ai accepté sans douter
et quand le spot a vu le jour, ça a été un franc succès ! Les gens m’arrêtaient
dans la rue pour me demander des autographes!
Ça vous en bouche un coin, hein?
Edurne
Quand j’avais 24 ans, je travaillais
comme serveuse dans une cafétéria pendant les weekends pour gagner un peu
d’argent pour m’offrir de petits plaisirs. Il y avait un client qui était un
homme âgé avec une petite enfant ; ils venaient assez souvent. Après
quelques mois, quand la petite enfant a commencé à parler, je lui ai demandé :
tu es très bien avec ton grand-père, hein ? L’homme âgé m’a répondu: je suis
son père.
Oh la boulette!
Edurne
Ces vacances je
suis allée à Berlin. J’aime beaucoup cette ville ; pour moi le mot qui
peut la décrire est liberté ;
Berlin es une ville vibrante, qui évolue et où on peut ouvrir la perception du
monde. J’y ai beaucoup de lieux spéciaux, l’un d’eux c’est le Mauerpark.
Le Mauerpark est
un grand marché aux puces où on peut trouver des choses tellement bizarres,
allant des masques à gaz aux designs de nouveaux artistes de la ville ;
tout épicé avec la nourriture et la bonne musique. J’aime beaucoup y aller,
faire « du lèche-vitrine », regarder les gens et surtout chercher des
livres et des disques.
La dernière fois
que j’y suis allée, on fêtait le 60ème anniversaire de la mort de
Hermann Hesse et j’ai eu la grande chance de trouver une copie du Siddharta,
(l’un de mes livres favoris) ; ni plus ni moins qu’une édition de 1965. Le
vendeur m’a dit que j’étais une femme chanceuse et comme d’habitude il m’a
offert des petits papiers pour choisir une citation célèbre. Ce jour-là, j’ai
trouvé un fragment d’un poème d’Erich Fried que j’emmène toujours avec moi
et que je lis de temps en temps :
« Nicht sich verstecken vor den Dingen der Zeit in die Liebe, aber
auch nicht vor der Liebe in die Dinge der Zeit“
Dans ma
traduction « libre », ça peut être quelque chose comme:
« Ne cachez
pas le passage du temps dans l'amour mais ne cachez pas l'amour dans le
temps. »
En préparant ma
valise j’ai eu l’intuition de prendre ce papier pour l’emporter à Berlin. Comme
j’ai appris à prêter attention à ces petites voix venant de mon âme (pourquoi
pas ?), je suis allée le chercher et je l’ai mis dans mon porte-monnaie.
Dimanche, nous
sommes allées au Mauerpark et comme dans un petit rituel, j’ai commencé à
chercher parmi les livres de l’étal. Finalement, j’ai déniché un livre du Dalaï
Lama et une vieille édition du Bhagavad Gita. Après avoir payé et comme
d’habitude, le vendeur m’a offert les petits papiers pour tenter ma chance ;
comme par miracle, j’ai choisi la même citation que quatre ans auparavant.
Quand j’ai lu le papier, j’ai cherché dans mon porte-monnaie celui que j’avais
mis et je l’ai montré au vendeur. Il était vraiment touché ; il a fondu en
larmes et naturellement j’ai pleuré aussi.
Pour me
remercier de ce moment si émouvant, le vendeur m’a donné l’opportunité de tenter ma
chance une autre fois ; et voilà ma nouvelle citation.
Ça ne pouvait pas
être autrement, il s’agit d’une citation de Friedrich Nietzsche. Lol !!
« Celui qui
un jour veut apprendre à voler, celui-là doit d’abord apprendre à se tenir
debout et à marcher et à courir, à grimper et à danser ; ce n’est pas du
premier coup d’aile que l’on conquiert l’envol : »
Ça vous en
bouche un coin ; hein?
Merche
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